D'abord il y a la "liberté de pensée". Elle ne se discute pas, il lui suffit d'être, parce qu'il s'agit de la liberté de chaque être sur cette terre d'exister et de vivre quelques soient ses origines et ses modes de vie.
Ensuite, il y a la loi commune qui encadre les droits et les devoirs de chacun vis à vis des autres et de la communauté. Et la question de la loi est d'importance puisqu'elle détermine la vie en commun. Les peuples démocrates ont fait le choix que la loi qui régule leurs sociétés, est celle des hommes et non pas celle des religions. C'est notre cas en France, et c'est cela qui nous permet non seulement de penser et de croire ce qu'on veut, mais aussi de l'exprimer sans crainte, ce qu'on appelle la "liberté d'expression". Le combat de Charlie est bien de rappeler notre attachement à cette liberté essentielle, et pas autre chose.
Et la liberté d'expression est strictement encadrée par la loi, celle de la République, avec le droit que chacun puisse dire ce qu'il pense, et aussi le devoir de respecter certaines régles, en particulier de ne pas faire l'apologie des crimes ou l'incitation aux délits. Le reste, tout le reste, est émotions, opinions, sensibilités, analyses, philosophies, souffrances, joies, interogations, extrémement diversifiées et métissées, indispensables mêmes puisqu'elles sont ce que nous sommes. C'est bien cette diversité dynamique que nous devons permettre et explorer, parce qu'elle fait la richesse, la matière première et la capacité de progrés de nos sociétés démocratiques. Ce bien précieux me paraît devoir être protégé à priori, et pour cela nous avons inventé deux choses :
1- la laïcité qui n'est autre qu'un systéme de vie en commun, donc dynamique et en perpétuelle évolution, basé sur le rejet de tout dogme imposé par qui que ce soit, un esprit de grande tolérance des idées, la notion de bien commun et de valeurs partagées -quelques soient leurs origines, les Droits universels de l'Homme, l'égalité devant la loi -au sens de la même pour tous en terme de droits et de devoirs.
2- le débat qui n'est autre qu'une façon de faire avancer les idées vers l'amélioration de la société, de permettre à chacun d'y participer et de s'en exprimer, et au final de conduire à des propositions recevables et applicables du point de vue de la loi commune. Le consensus décisionel en serait un idéal souhaitable, le processus démocratique majoritaire en est un résultat acceptable. La Loi en découle naturellement.
C'est quand même simple à comprendre. Sinon quoi ?